Le secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping a lancé en 2013 une vaste réforme de l'Armée populaire de libération (APL) afin d’en faire une armée moderne et puissante, un véritable outil au service de la protection des intérêts nationaux chinois. Mise en œuvre à partir de fin 2015, cette réforme vise à accroître les capacités opérationnelles de l'APL grâce à une chaîne de commandement optimisée, une restructuration des forces et une nouvelle organisation militaire du territoire chinois. La réforme vise également à garantir le contrôle politique et disciplinaire du Parti sur son armée.
Dès décembre 2012, quelques semaines après sa nomination au poste de secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping développait son concept phare de « rêve chinois » (中国梦), incluant le « rêve d’une armée puissante » (强军梦). Il considère que, pour parvenir à la renaissance de la nation chinoise, il est indispensable de construire « un pays prospère et une armée puissante » (富国和强军)
Dans un contexte stratégique marqué par les inquiétudes causées par la modernisation rapide des forces armées chinoises
La première étape, initiée officiellement lors du troisième plénum du 18ème Congrès du PCC en novembre 2013, visait à conceptualiser et préparer l’annonce de la réforme. Cette étape s’inscrit dans une évolution plus large du processus de prise de décision chinois et du système de sécurité chinois dans son ensemble. La seconde étape, à partir de fin 2015, a été l’amorce de la mise en œuvre concrète de la réforme avec, entre autres, la refonte de la chaîne de commandement, de la structure des forces et de l’organisation militaire du territoire, mais aussi le renforcement du contrôle politique et disciplinaire du Parti sur les forces armées.
Prémices et préparatifs de la réforme
Une double centralisation du processus de prise de décision
Le système politique chinois est caractérisé depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping par une double concentration du pouvoir autour du Parti et, en son sein, autour de son secrétaire général
La prépondérance du Parti dans l’organisation administrative, politique et sociale du pays a été renforcée, et Xi Jinping centralise l’essentiel du processus de décision, à travers notamment la présidence de la plupart des organes institutionnels, dont diverses commissions et l’ensemble des groupes dirigeants restreints en charge des questions internationales et stratégiques. Ces groupes dirigeants restreints au sein du PCC sont en charge de la coordination politique au plus haut niveau
A l’issue du sixième plénum du 18ème Congrès, en octobre 2016, « tous les camarades du PCC » ont en outre été appelés à s'unir étroitement autour du comité central, le camarade Xi Jinping en étant le cœur »
Une conception extensive et inclusive de la sécurité nationale
La réforme de l’APL s’intègre dans une réforme plus vaste de l’appareil de sécurité chinois, articulée autour du nouveau concept de « sécurité nationale aux caractéristiques chinoises » (中国特色国家安全). Ce concept doit permettre au PCC de faire face à ce qui est présenté comme des risques sécuritaires « sans précédent » menaçant son maintien au pouvoir
Ce concept est par conséquent volontairement extensif et inclusif. L’amiral Sun Jianguo, vice-chef d'état-major de l’APL, en a présenté onze dimensions : sécurité politique (政治安全), sécurité du territoire (国土安全), sécurité militaire (军事安全), sécurité économique (经济安全), sécurité culturelle (文化安全), sécurité sociétale (社会安全), sécurité scientifique et technologique (科技安全), sécurité de l'information (信息安全), sécurité écologique (生态安全), sécurité des ressources (资源安全) et sécurité nucléaire (核安全)
En janvier 2014, la Commission centrale de sécurité nationale (中央国家安全委员会) a été créée en tant qu’institution décisionnaire pour élaborer des politiques et coordonner les organes de sécurité chinois au sens large. Cette nouvelle institution, dont le projet existait depuis la fin des années 1990, notamment suite à la crise de 1995-1996 dans le détroit de Taiwan
Evolutions perceptibles dans la doctrine militaire chinoise
La neuvième version du Livre blanc sur la défense nationale, soit la deuxième version depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, a été publiée en mai 2015. Malgré un nouveau titre, La stratégie militaire de la Chine (中国的军事战略), aucun changement fondamental de doctrine n’est à relever. Le concept de « défense active » (积极防御) demeure au cœur de la doctrine militaire du PCC depuis la guerre civile. Il repose sur l’interprétation du concept maoïste « nous n’attaquerons pas à moins d’être attaqué, mais nous contre-attaquerons sûrement en cas d’attaque » (人不犯我,我不犯人;人若犯我,我必犯人). Autrement dit, cette stratégie repose sur deux piliers : la protection des intérêts chinois d’une part et la riposte en cas d’atteinte à ces mêmes intérêts d’autre part.
Cependant, plusieurs évolutions notables qui prennent en compte l’évolution de l’environnement stratégique et des intérêts internationaux de la Chine, sont à noter. Elles donnent toute leur cohérence aux réformes annoncées quelques mois plus tard. Premièrement, l’objectif principal des forces armées n'est plus de « gagner des guerres locales dans les conditions d'informatisation » (打赢信息化条件下的局部战争), objectif en vigueur depuis 2004, mais de « gagner des guerres locales informatisées » (打赢信息化局部战争). Selon les analystes chinois, ce changement sémantique indique que « l’informatisation »
Deuxièmement, une priorité plus grande est accordée aux questions maritimes. Le pays doit ainsi « abandonner la mentalité traditionnelle d’une supériorité de la terre sur la mer »
Troisièmement, alors que le spatial et le cyberespace n’étaient que brièvement mentionnés dans les précédents Livres blancs, le spatial est désormais considéré comme un « espace incontournable de la compétition stratégique internationale ». La défense du cyberespace est devenue « un nouveau pilier du développement économique et social, et un nouveau domaine de la sécurité nationale »
Un processus de réforme méthodique
En parallèle de ces évolutions doctrinaires, la réforme de l’APL s’est déroulée de façon méthodique et fortement coordonnée à partir du troisième plénum du 18ème Congrès du Parti, en novembre 2013. La toute première étape a été de créer cinq groupes de travail restreints pour concevoir et mettre en œuvre la réforme. Le plus important, le Groupe dirigeant restreint de la CMC pour l’approfondissement de la réforme de la défense nationale et des forces armées (中央军委深化国防和军队改革领导小组), s’est réuni pour la première fois le 15 mars 2014. Dirigé par Xi Jinping, le Groupe a pour vice-responsable exécutif le général Xu Qiliang, second-vice-président de la CMC, ancien commandant en chef de l’armée de l’Air, réputé proche de Xi.
Ce cycle préparatoire s’est conclu par l’organisation d’une Conférence de travail du 24 au 26 novembre 2015, et par la présentation par Xi Jinping des grandes lignes de la réforme militaire à venir. A notamment été énoncé le nouveau « Principe en douze caractères » (十二字) qui préconise que « la CMC contrôle l’ensemble, les zones de combat dirigent le combat, et les armées gèrent la construction des forces » (军委管总, 战区主战, 军种主建). Les détails pratiques de la réforme ont quant à eux été dévoilés quelques semaines plus tard dans un « Avis de la CMC sur l'approfondissement de la réforme de la défense nationale et des forces armées »
Réformer pour accroître les capacités opérationnelles de l’APL
Nouvelle chaîne de commandement
Formés en 2013 |
Groupe dirigeant restreint pour l’examen des projets d’infrastructures militaires et des biens immobiliers de l’armée |
全军基本建设项目和房地产资源普查工作领导小组 |
Groupe dirigeant restreint pour l’éducation et la mise en pratique de la ligne de masse |
全军党的群众路线教育实践活动领导小组 |
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Groupe dirigeant restreint de la CMC pour l’inspection du travail |
中央军委巡视工作领导小组 |
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Formés en 2014 |
Groupe dirigeant restreint de la CMC pour l’approfondissement de la réforme de la défense nationale et des forces armées |
中央军委深化国防和军队改革领导小组 |
Groupe dirigeant restreint pour la supervision de l’entraînement militaire |
全军军事训练监察领导小组 |
Le 11 janvier 2016 a été annoncée une profonde restructuration de l’organisation de la chaîne de commandement au sein de l’APL. Le principal objectif était de rationaliser le processus décisionnel en donnant une place prépondérante à la CMC. Ainsi les quatre très influents Départements généraux (de l’Etat-Major, de la Politique, de la Logistique et de l’Armement) de l’APL ont été absorbés par la CMC et leurs prérogatives ont été éclatées en six départements, trois commissions et cinq bureaux. Si certains des directeurs des quatre anciens Départements généraux, sont aujourd’hui à la tête de certains organes de la CMC, ils ont en revanche perdu une part importante de leurs attributions et de leur autonomie.
Cette réorganisation prend le contre-pied d’une tendance initiée par Deng Xiaoping qui visait à réduire la verticalité de la chaîne de commandement et à accroître la coordination horizontale entre la CMC et les Départements généraux
La nouvelle structure de l’APL, annoncée le 31 décembre 2015, comprend désormais officiellement deux nouvelles armées, l’armée de Terre et l’armée des Lanceurs, et une nouvelle Force de soutien stratégique.
La création d’une véritable armée de Terre (陆军) dotée d’un état-major particulier vise à normaliser une organisation institutionnelle dans laquelle le poids des forces terrestres est historiquement prépondérant par rapport aux forces navales et aériennes. Les militaires chinois évoquent à ce titre le « concept de la grande armée de Terre » (大陆军观念)
Cette prédominance n’est pas uniquement remise en cause par cette réforme organisationnelle. Dès le 3 septembre 2015, dans l’allocution d’ouverture du défilé militaire célébrant le 70ème anniversaire de la victoire chinoise sur le Japon en 1945, Xi Jinping annonçait la réduction des effectifs de l’APL de 300 000 hommes
La Force de la seconde artillerie en charge de l’arsenal balistique conventionnel et nucléaire a été renommée armée des Lanceurs (火箭军)
En outre, afin de prendre en compte l’importance croissante du cyberespace et de l’espace pour les intérêts nationaux chinois et de « gagner des guerres locales informatisées », la réforme de l’APL a conduit à la création d’une Force de soutien stratégique (战略支援部队), censée soutenir les opérations en matière de guerre électronique, dans le cyberespace et le spatial.
Enfin, l’interopérabilité entre les différentes forces de l’APL est devenue un enjeu majeur, qui requiert de mieux coordonner les capacités navales, aériennes, balistiques, ainsi que cybernétiques et spatiales. C’est dans cette optique qu’a été créée en septembre 2016 la Force de soutien logistique interarmées (联勤保障部队) au sein de la CMC (à la différence de la Force de soutien stratégique qui est une composante autonome de l’APL). Celle-ci est basée à Wuhan et dispose de cinq centres répartis à travers le territoire (Wuxi, Guilin, Xining, Shenyang, Zhengzhou)
La réorganisation du territoire en cinq « zones de combat »
Le 1er février 2016, les sept régions militaires (军区) ont été remplacées par cinq zones de combat (战区) qui disposent chacune d’un état-major interarmées et d’un état-major de chacune des armées (seulement trois états-majors dans les trois zones maritimes pour la Marine). Une innovation importante est que les zones de combat sont désormais en charge du commandement des opérations en cas de guerre via leur état-major interarmées, et non plus les états-majors de chaque armée.
Le général Jin Mingkui, vice-directeur pour l’éducation à l’université de Défense nationale, a quelque peu précisé les fonctions spécifiques de ces zones de combat
Cette réorganisation modifie fortement la configuration spatiale des anciennes régions militaires et redistribue l’administration militaire des provinces chinoises. Notons la discontinuité géographique de la zone de combat septentrionale qui rassemble des provinces héritées des anciennes régions militaires de Pékin (Mongolie intérieure), de Shenyang (Heilongjiang, Jilin et Liaoning), et plus étonnamment de Jinan (Shandong) de l’autre côté du Golfe de Bohai. Cette spécificité est vraisemblablement liée à la mission de dissuasion qu’assure cette zone de combat, dont la délimitation reprend celle de la Base 51 de l’armée des Lanceurs.
Réformer pour garantir le contrôle politique et disciplinaire du parti sur l’armée
L’armée du Parti
Le contrôle politique et disciplinaire au sein de l’armée constitue un autre volet majeur de la réforme. Le tout premier axe de la réforme, tel que présenté par Xi Jinping, est en effet de s’assurer du maintien du « leadership absolu du Parti sur l’armée » (党对军队绝对领导) et de la « mise en œuvre complète du système de responsabilité du président de la CMC » (全面落实军委主席负责制). Ce contrôle accru sert trois objectifs. Le premier, fondamental, est de rappeler que l’APL est l’armée du PCC, et non l’armée de la République populaire. Le second est de lutter contre la corruption colossale au sein de l’armée. Le troisième est de purger les éléments hostiles à Xi Jinping et de se prémunir contre l’émergence de nouvelles factions.
Les visites à forte portée symbolique se sont multipliées ces dernières années afin de rappeler la primauté du Parti sur l’armée, et de légitimer en parallèle la lutte contre la corruption. En novembre 2014, au cours d’une conférence de travail à l’occasion du 85ème anniversaire de la Conférence de Gutian, Xi Jinping rappelait le contrôle absolu du Parti sur l'armée et citait Mao Zedong selon qui « le Parti commande le fusil »
La conférence de Gutian
Gutian est un site emblématique dans l’histoire du PCC. La Conférence de Gutian a eu lieu en décembre 1929. Il s’agissait de la première réunion depuis la fondation de l’Armée rouge des travailleurs et des paysans de Chine (中国工农红军), le 1er août 1927.
Dans son discours, le commissaire politique de la Quatrième branche de l’Armée rouge, Mao Zedong, avait critiqué les « idées erronées » (错误思想) dont « le point de vue purement militaire » selon lequel l’armée commanderait au Parti. Il affirmait la primauté de la politique et donc du Parti sur les affaires militaires et s’insurgeait contre ceux qui considéraient que « les affaires militaires et la politique sont opposées l'une à l'autre » et qui « refus[ai]ent de reconnaître que les affaires militaires ne sont qu’un des moyens d’accomplir des objectifs politiques ». Il ajoutait également que la « mission de l'Armée rouge n’[était] pas simplement de combattre mais aussi de faire de la propagande, d’organiser et d’armer les masses afin d’aider à la création d’un pouvoir politique révolutionnaire »
Un contrôle politique accru de l’APL
Afin d’assurer un contrôle politique et disciplinaire strict et à tous les niveaux hiérarchiques de l’APL, trois nouveaux organes ont été établis lors de la réforme de la CMC début janvier 2016 : la Commission d'inspection de la discipline (军委纪委), auparavant uniquement présente au sein du Parti mais pas au sein de l’Armée, la Commission politique et judiciaire (军委政法委), équivalent du plus haut organe décisionnel et de contrôle de l’appareil de sécurité publique dans le civil, et le Bureau de l’audit (军委审计署), qui contrôle la bonne mise en œuvre de la réforme sur le plan financier.
Dès février 2015, la CMC publiait une directive ordonnant à l’APL et la Police armée du peuple (PAP) de cesser toute activité. Des mesures avaient déjà été prises par ses prédécesseurs, mais Xi Jinping entend y mettre fin de façon définitive d’ici 2019. Celles-ci concernent en particulier la location immobilière, la production agricole et l’élevage, l’organisation de réceptions ou encore les services médicaux. Les sources officielles ont estimé début 2017 que 40 % de ces activités avaient d’ores et déjà cessé
D’autres mesures ont été prises, telle que l’annonce faite en décembre 2016 par le directeur du Département du travail politique de la CMC, Zhang Yang, de l’élaboration d’un « système pour les officiers basé sur le grade » (军官军衔制度)
Une lutte anti-corruption visant les plus hauts échelons de l’APL
La campagne de lutte contre la corruption au sein de l’APL a été largement médiatisée. Plusieurs officiers généraux de premier plan ont déjà fait l’objet d’enquêtes et certains ont été condamnés. Guo Boxiong et Xu Caihou en sont les deux plus éminents exemples, tous deux ayant siégé à la CMC au cours de la précédente administration (2002-2012). En mars 2015, les trois généraux à la retraite Luo Yuan, Jiang Chunliang et Yang Chunchang révélaient sur Phoenix TV que Xu Caihou monnayait l’attribution du poste de commandant de région militaire à hauteur de plusieurs millions de yuan
D’autres officiers généraux à la retraite ont été condamnés pour corruption, comme Yang Jinshan, ancien vice-commandant de la région militaire de Chengdu, Liu Zheng, ancien vice-directeur du Département général de la logistique, Yu Daqing, ancien commissaire politique adjoint de la Force de la seconde artillerie, Tian Xiusi, ancien commissaire politique de l’armée de l’Air. D’autres ont été poursuivis par la justice chinoise alors qu’ils étaient encore en poste comme Fan Changmi, vice-commissaire politique de la région militaire de Lanzhou ou plus récemment Wang Jianping, commandant adjoint du département de l’état-major de la CMC et ancien commandant de la Police armée du peuple (PAP), arrêté en août 2016.
La punition des éléments déviants est accompagnée par la valorisation des officiers « loyaux et irréprochables » qui défendent les intérêts du Parti et de l’armée, comme l’a préconisé Xi Jinping lors d’un discours début décembre 2016 sur l’orientation de la réforme de l’APL. A cette occasion il a également appelé à éradiquer « l’influence pernicieuse » (流毒影响) qu’ont eue Guo Boxiong et Xu Caihou
Conclusion
La réforme de l’APL entreprise par Xi Jinping est sans précédent. Elle modifie en profondeur l’organisation institutionnelle et géographique des forces armées, tout en soulignant l’importance croissante prise, non seulement par la Marine, mais aussi par les forces de soutien stratégique. Elle confirme également le rôle central de la dissuasion nucléaire et l’importance de l’interopérabilité entre les forces. Cette réforme pourrait permettre à terme de faire de l’APL un outil efficace au service du Parti dans la défense des intérêts nationaux, que ce soit au niveau du territoire national ou des intérêts chinois à l’étranger.
La réforme militaire initiée par Xi Jinping va cependant au-delà de cette réorganisation des forces armées. Elle inclut aussi la dimension technologique à travers l’intégration des capacités civiles et militaires. Cette dynamique avait été initiée par Deng Xiaoping dans les années 1980 avec des résultats toutefois mitigés. Sous Xi Jinping, une véritable stratégie nationale a été mise en place en 2014 qui vise à étendre et approfondir la coopération civilo-militaire dans le domaine de la recherche et développement (notamment via les universités, les centres de recherche, les entreprises publiques et privées) ; à promouvoir le développement technologique des équipements militaires grâce aux innovations civiles (spin-on) et via des sources de financements diversifiées ; et à l’inverse, faire profiter la sphère civile des innovations militaires (spin-off).
L’efficacité globale de la réforme en matière de formation, de discipline et de capacités des forces restera à observer dans les années à venir. La question des résistances internes au sein de l’armée et du parti est, par exemple, un facteur difficile à évaluer pour l’instant. Le 19ème Congrès du PCC, prévu en novembre 2017, permettra d’envisager l’avenir de la réforme à travers la confirmation, scénario le plus crédible, ou non de l’autorité de Xi Jinping sur le PCC, mais aussi les nominations au sein du Comité permanent du Bureau politique et de la CMC. La composition de cette dernière pourrait présenter des évolutions significatives, conséquence directe de ces réformes. Plusieurs questions se posent dont le nombre de membres de la CMC, la nomination des commandants des zones de combat et de la Force de soutien stratégique, ou encore l’intégration ou non dans la CMC d’un représentant du contrôle politique et disciplinaire de l’armée.